voir le lustre de son espée, qu’il ne vouloit aussi profaner avec le sang de ces misérables, alla au combat avec ce qui est dit, un baston à la main, les charge, les met en desordre et en route12. Dieu, qui favorise les justes querelles, donne une telle espouvante à ces croquans, que si monsieur le mareschal de Themines n’eust crié qu’on ne tue plus, toute leur armée y eust demeuré sur la place ; il se contente des chefs Doüat et Barrau, qui furent ses prisonniers, et désarme le reste. C’estoit le septiesme juin dernier.
Tout le dommage qui fust de son costé fut un coup de mousquet par une espaule à l’un de ses gentilshommes nommé Bousquet, qui a esté à monsieur le comte de Clermont, et un gendarme de la compagnie de monsieur de Limiers eust un coup de picque dans une cuisse, de quoy ils ne sont point en danger de plus grand mal13. Le lendemain huictiesme juin, monsieur le mareschal fait conduire les prisonniers à Figeac, les met entre les mains du prevost, qui ce jour même fait exécuter Doüat par la main du bourreau, auquel l’on coupa la teste, et après luy avoir sorti le ventre fust mis à quatre quartiers ; la teste est sur un poteau à Figeac, le reste dispersé par les villes de Quercy. Et le lundy dixiesme du dit mois, Barrau fut pendu à Gramat
12. « Ayant pris l’epouvante, dit le Mercure, ils se laissoient tuer en bestes, sans se defendre. »
13. Ces derniers faits sont moins circonstanciés dans le récit du Mercure françois. Le dernier blessé n’y est pas désigné.