Page:Variétés Tome VII.djvu/354

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Estienne de Meaux faire leurs prières et oraisons, en la sorte sus dite ; lesquelles accomplies, tyrèrent droict à monsieur sainct Prins12, où icelles personnes estans arrivées feirent celebrer une belle messe, laquelle ayant esté parachevée, le vendredy d’après s’en allèrent à Sainct-Denis en France, où ils reposèrent la nuict du dit jour de vendredy ; le lendemain, qui estoit le samedy, dès la pointe du jour, sont partis de Sainct-Denis pour venir à Nostre-Dame de Paris13 (dont de la dite procession il y en avoit plusieurs qui estoient de la nouvelle religion, et se sont retournez à Jesus-Christ, et croyant à l’eglise catholique), tousjours chantant melodieuse-


12. Village du département de Seine-et-Oise, canton de Montmorency. Les fidèles y affluoient autour de la châsse du saint qui lui avoit donné son nom. C’est surtout le dimanche après le 12 juillet que les gens de Paris y couroient en foule.

13. « Le 10 septembre, dit l’Estoille, vindrent à Paris, en forme de procession, huict ou neuf cens qu’hommes que femmes, que garçons que filles. Ils estoient habitants des villages de Saint-Jean, des deux Gémeaux et d’Ussy en Brie, près La-Ferté-Gaucher, et estoient conduits par les deux gentilshommes des deux villages susdits, vestus de mesme parure, qui les suivoient à cheval, et leurs damoiselles aussi, vestues de mesme, dedans un coche. Le peuple de Paris accourut à grande foule pour les voir venans faire leurs prières et offrandes en la grande eglise de Paris, esmeu de pitié et commiseration, leur voiant faire tels penitentieux et devocieux voyages, pieds nuds et en longueur et rigueur des chemins. »