Page:Variétés Tome VIII.djvu/25

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icelui seigneur de Chastillon s’il vouloit se faire cognoistre aus dits personnages, lesquels luy avoyent promis d’executer d’autres entreprises ; mais icelui confessant, craignant d’estre descouvert, pria icelui seigneur de Chastillon de ne le descouvrir envers eux, et a dit qu’en luy donnant liberté de se pourmener par ce camp il espère les montrer et enseigner29.

Enquis ce que le dit seigneur de Chastillon, partant d’Orléans pour aller au pais de Normandie, avoit entrepris de faire et executer, a dit qu’il avoit entrepris de s’aller joindre avec les Anglois et les amener au dit lieu d’Orléans, et qu’il promit, à son partement, au dit seigneur d’Andelot, son frère, que si le dit seigneur duc de Guyse s’efforçoit de venir assiéger la dite ville d’Orléans, il viendroit à son secours et s’efforceroit de luy donner une bataille30.

Davantage, enquis de la forme de la mort du feu mareschal de Saint-André, et en quelle manière il avoit esté tué, a dit qu’il ouyt dire, au dit Orléans, à plusieurs gentils-hommes, que d’autant que le dit seigneur maréchal de Saint-André avoit première-


29. L’amiral ne s’oppose point à ce que demande ici Poltrot. « Il veut bien qu’on le laisse pourmener par le camp, avec bonne et seure garde. »

30. Coligny retrouve là encore la mauvaise pensée des gens qui veulent le perdre ; « mais, dit-il, ils devoyent plutôt enquerir de ces choses par quelques autres de son conseil que par le dit Poltrot. » Ils auroient su alors « qu’il aimeroit mieux mourir que de vouloir penser à faire entreprise contraire au devoir d’un vray et loyal sujet et serviteur de Sa Majesté. »