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Page:Variétés Tome VIII.djvu/27

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Le xxiiiesme des dits mois et an, ces presentes confessions le jour d’hier faites par le dit Jehan de Poltrot, par devant la royne et les seigneurs du conseil et chevaliers de l’ordre du roy, ont esté relevées et repetées au dit Poltrot, ausquelles ses confessions, après serment par luy fait, il a persisté, disant qu’elles contiennent verité, et en tes-


mier. « Il se vérifiera, écrit l’amiral dans sa Plus ample declaration, par le tesmoignage de plusieurs gens de bien et dignes de foy, qu’estant le dit Poltrot en la conciergerie de Paris, il leur a dit qu’il avoit entièrement deschargé le dit seigneur admiral devant les juges, et a faict le semblable à l’ouye d’une infinité de personnes, lorsqu’on le menoit au supplice. » Brantôme atteste aussi que, pour le fait de l’amiral, Poltrot varioit et tergiversoit fort. D’ailleurs, comme le remarque Coligny, qu’étoit-il nécessaire qu’on le poussât au crime ? N’y étoit-il pas assez porté de lui-même ? Ne lui avoit-on pas entendu dire maintes fois ouvertement que M. de Guise « ne mourroit jamais que de sa main », et ne savoit-on pas qu’une fois le coup fait, et le bruit en étant parvenu en Poitou, deux parentes qu’il y avoit « dirent incontinent et d’elles-mêmes qu’elles craignoyent que ce fut le dit Poltrot, veu la resolution qu’elles sçavoient qu’il avoit de longtemps prise de ce faire ? » On trouve encore, dans cette dernière declaration de l’amiral, cette particularité curieuse : « Le dit Poltrot estant parent proche de La Regnauldie, comme l’on dit, il pouvoit bien estre assez incité de sa propre devotion à faire ce qu’il a faict. » Nous savions par Brantôme (édit. du Panthéon littéraire, t. 1, p. 435) que Poltrot avoit eu pour conseiller M. d’Aubeterre, l’un des conjurés d’Amboise, mais nous ignorions qu’il fût parent du chef de ce grand complot.