Ant. En bonne foy, nous voylà bien. Si la guerre dure encore quelque sepmaine, nous sommes tous à la besasse, voire à la faim, et pour cela il n’en faut pas aler au devin. On ne faisoit que se remettre un peu des
1. Cette pièce, qui a trait à quelques événements politiques de l’année 1614, est la première d’une sorte de trilogie facétieuse dont nous avons déjà parlé, t. 1, p. 194, note, et qui, en outre d’elle, se compose ainsi : Les Grands jours d’Antitus, Panurge, Guéridon et autres, s. l. n. d., pet. in-8 ; Contituation des Grands jours interrompus d’Antitus, Panurge et Guéridon, s. l. n. d., in-8. Si nous donnons celle-ci de préférence, ce n’est point parce qu’elle est la plus courte des trois : elles sont toutes assez curieuses pour qu’on n’y regrette point la longueur ; c’est tout simplement parce qu’il s’y trouve beaucoup moins de baragouin que dans les autres. Ici, Guéridon seul parle dans son patois, et, bien qu’assez inintelligible par instant, ce patois est presque toujours suffisamment accessible, et ne manque pas d’ailleurs de comique. Dans les pièces suivantes, au contraire, le texte se bigarre de trop de langages différents. Chacun