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Le Faict du procez de Baif
contre Frontenay et Montguibert
[1].


 
Desportes, je suis revenu,
Un pied chaussé et l’autre nu,
Pour vous dire que la fortune
En me sous-riant m’importune ;
Qu’ainsi ne soit, j’avois arrest ;

  1. Ce Factum en vers, écrit par le fils du poète Antoine de Baïf, et rempli de curieux détails sur l’un et l’autre, est on ne peut plus rare. L’exemplaire d’après lequel nous le publions est le seul que nous ayons jamais vu. Nous ne savons au juste quel est le procès dont il traite, et nous ne chercherons pas trop à le savoir : l’intérêt n’est pas là ; ce qui nous importe, c’est que nous trouvons ici des renseignements sur l’un des plus charmants poètes de la Pléiade, et que ces renseignements nous y sont donnés par son fils. Ce fils jusqu’alors nous étoit à peu près inconnu ; nous n’avions trouvé trace de son existence que dans le manuscrit de G. Colletet (Vies des poètes françois, article Baïf) ; nous savions qu’il s’appeloit Guillaume et qu’il étoit curieux de tout ce qui intéressoit la gloire de son père, car après la dissolution de l’Académie tout à la fois littéraire et lyrique dont Baïf, Desportes et quelques autres avoient été les fondateurs, le livre d’institution de cette compagnie