Page:Variétés Tome VIII.djvu/339

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Qui portoit du pain à Paris,
Ils en ont tant qu’ils en ont pris.
Ces farceurs, en mesmes postures
Que ces vilaines creatures,
Pour ensemble se consoler,
Ils ont voulu s’entre-mesler ;
Ils ont vendu tout leur bagage
Pour un centiesme pucelage,
S’asseurans qu’avecque du pain

Ils plairoient à une putain.

Nichon7, quelle estrange misère
Vous cause une petite guerre,
Qu’il faille pour un peu de lard
Vous soubsmettre à quelque pendard ?
Que pour un boisseau de farine
Il faille faire bonne mine
À un qui, peu auparavant,
N’auroit pu voir vostre devant,
Ny vous faire quelques bricoles,
Qu’avecque beaucoup de pistoles ?
Chacun est assez bon galand,
Pourveu qu’il ait un pain chaland.
Vous ne regardez plus sa trogne,


6. C’étoit une des plus célèbres parmi celles à qui l’on s’adresse ici. Plusieurs Mazarinades portent son nom : Lettre de la petite Nichon du Marais à M. le Prince de Condé, à Saint-Germain, 1649, in-4 ; Lettre de réplique de la petite Nichon du Marais à M. le Prince de Condé, à Saint-Germain, 1649, in-4 ; Le Réveil-matin des curieux touchant les regrets de la petite Nichon, poème burlesque sur l’emprisonnement des Princes, 1650, in-4.