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Le Faict

 
Il ne sçauroit gaigner sa cause,
Si ce n’est par un droict nouveau
Qu’il s’est forgé dans le cerveau.
En ce faict, que je veux descrire,
Il n’y a pas pour tous à rire ;
Toutefois le ris est commun,
Alors qu’on voit choper quelqu’un.
Or feu mon père fit des rimes,
Dont un livre s’appelle Mimes[1],
Où, s’adressant, comme je croy,
À monseigneur de Villeroy[2],

  1. Une première édition des Mimes avoit paru en 1576, ce fut la seule que Baïf donna lui-même ; mais en 1608, c’est-à-dire un an avant l’époque où fut écrit ce factum rimé, son fils, ayant fait à Toulouse le voyage dont il parle ici, en profita pour publier chez Jean Jagoust une partie des œuvres de son père : Les mimes, enseignements et proverbes de J. A. Baïf ; Tolose, Jean Jagoust, 1608, in-16. Cette édition ne fut pas la dernière. Il en parut encore une à Tournon en 1619, imprimée chez G. Linocier. C’est un in-12 de 327 pages. Dans l’Epistre dedicatoire à Estienne Empereur, sieur de La Croix, auditeur des comptes à Grenoble, il est dit que Linocier a ajouté à cette édition « quelque pièce qui n’a encore cy devant esté veue, l’ayant recouvré n’aguères, après l’avoir laissé eschapper, lorsque son ouvrier du Baïf la luy donna pour l’imprimer, environ trente ans auparavant ». Le bibliophile Jamet en possédoit un exemplaire. Nous tirons ces détails d’une note manuscrite de l’abbé Mercier de Saint-Léger sur l’article Baïf, dans la Biblioth. de du Verdier, édit. Rigoley de Juvigny, t. 1, p. 324.
  2. G. Baïf ne se trompe pas ; son père, au livre 1er des Mimes enseignements et proverbes (Tolose, 1619, in-16, p. 26), s’adresse à M. de Villeroy, secrétaire du roi, et lui