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du Procez de Baif.

J’entreprins le petit voyage.
À Paris estant arrivé,
Je n’ay ne chien ne chat trouvé ;
Au palais je ne voy paroistre
Pas un que je puisse cognoistre.
Lors je m’enqueste à l’environ
Ce que fait monsieur de Tiron[1].
J’apprens qu’à Rouen il commande
À la bonne race normande[2].

    que par la suite (volventibus annis) a été élevée Mme  Sand. (Tableau histor. et crit. de la poésie françoise et du théâtre françois au XVIe siècle, édit. Charpentier, p. 422–423.) Mme  Sand a longuement parlé elle-même de cette maison, qui la vit enfant. (Hist. de ma vie, in-12, t. 6, p. 105.)

  1. C’est Philippe Desportes, abbé de Tiron, comme on sait.
  2. Desportes, après avoir, en 1587, passé quelque temps triste et découragé chez Baïf, où de Thou le vint voir (Mém. de la vie de Jacq.-Aug. de Thou, 1714, in-12, p. 168), s’étoit décidé pour le parti de la Ligue, pensant peut-être que mieux valoit être rebelle que ne rien faire. C’est à Rouen, près de l’amiral de Villars, qui y régnoit pour la sainte Union, qu’il s’étoit retiré. Dans le parti contraire, sa défection étoit honnie. Les auteurs de la Ménippée le placent parmi les traîtres, et disent, parlant de lui : « Athéiste et ingrat comme le poète de l’amirauté. » (Édit. Ch. Labitte, p. 9.) Il s’en moquoit. Conseiller intime de M. de Villars, principal ministre « de ce moderne roi d’Yvetot », comme la Ménippée appelle l’amiral (p. 231), il menoit tout à sa guise en Normandie, gouvernoit le gouverneur, faisoit secrètement des traités avec le roi, ainsi que nous l’apprend Palma-Cayet (Coll. Petitot, 1re  série, t. 45, p. 352), et de cette façon se consoloit d’autant mieux de la perte de ses bénéfices qu’il se ménageoit les moyens de les recouvrer plus tard, ce qui fut en effet.