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Le Faict

Et pensois que ce fust assez ;
Ma forclusion est acquise,
Aux mains du greffier je l’ay mise,
L’on peut voir si je suis menteur,
Le sieur d’Amboise est rapporteur,
Ma cause en bonne forme instruite
Devant le conseil est deduite ;
Plusieurs des seigneurs font l’arrest.
Comme, au resultat, il est prest,
Je ne sçay quel malheur m’arrive
Qui me le retient et m’en prive ;
Mais je sçay, quoy qu’il en sera,
Qu’un chancelier le signera,
Et d’un œil flambant et sevère,
Cognoissant la façon de faire
De tous ces hydres assemblez
Ils seront du tout accablez,
Et les Muses eschevelées,
Qui souloient courir desolées,
Et solliciter pour Baïf,
D’un visage ouvert et naïf
Diront jusqu’aux terres estranges
De ce chancelier les louanges,
Si l’on peut chanter dignement
De nostre siècle l’ornement,
Le vray soleil de la justice,
L’effroy de l’humaine malice,
L’honneur de la pure vertu,
Sous qui tout vice est abattu.

Des-Portes, que sur tous j’estime,
J’ay reduit ce factum en rime :