Page:Variétés Tome VIII.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et le seigneur de Soubize en sa compagnie, duquel il est serviteur, il s’en alla audit Orléans3.

Auquel lieu le seigneur de Feuquères, le jeune gouverneur de Roye et le capitaine de Brion4 s’adressèrent à luy, et luy dirent qu’autrefois ils l’avoyent cogneu homme d’execution et entreprinse, et que, s’il vouloit entendre à faire une bonne entreprinse qui tourneroit au service de Dieu, à l’honneur du roy et soulagement de son peuple, il en seroit grandement loué et estimé. Et les ayant iceluy confessant requis de se descouvrir davantage et luy faire ouverture de quelle entreprinse ils entendoyent parler, les asseurant que de sa part il


3. Ici commencent les répliques de l’amiral. Il répond « en verité et comme devant Dieu, qu’il ne sçait quand le dit Poltrot arriva au dit Orleans, ni quand il partit, et n’a souvenance de jamais l’avoir veu, ne en avoir ouy parler en sorte quelconque, jusques au moys de janvier dernier, par l’occasion qui sera dite cy-après. » Selon Brantôme, c’est M. d’Aubeterre qui, reconnoissant par la plus noire ingratitude le service que lui avoit rendu M. de Guise, lorsqu’il l’avoit sauvé du supplice des conjurés d’Amboise, avoit suscité, prêché et animé Poltrot. C’est lui encore qui l’avoit présenté à M. de Soubise, son beau-frère, « qui étoit gouverneur de Lyon pour les huguenots ».

4. L’amiral, dans sa réponse, nie que Brion, mort depuis au service de Guise, lui eût jamais parlé de Poltrot ; mais, quant à M. de Feuquères, il avoue avoir bien souvenance « qu’environ la fin de janvier dernier, et non jamais auparavant, il luy dit, en parlant dudit Poltrot fraischement arrivé de Lyon, qu’autrefoys il l’avoit cognu homme de service durant la guere de Picardie », ce qui fut cause qu’il consentit à l’employer.