Page:Variétés Tome VIII.djvu/77

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sa sœur commença de paroître à la cour50 ; et, quand elle fut avancée chez madame de Montespan, on lui fit epouser la fille d’un riche procureur d’Angoulême ou du pays voisin51. Il en eut pour dot cinquante mille ecus52  ; il obtint ensuite, pour une somme fort modique, le gouvernement de Cognac.


50. En 1666, il étoit déjà capitaine d’infanterie et cavalerie dans le régiment du roi ; en 1672, on le fit gouverneur d’Amersford, avec 10,000 francs d’appointements ; « mais, comme sa sœur le lui écrivoit le 19 septembre, ça n’étoit qu’un chemin à autre chose ». L’année d’après, les ennemis ont pris son gouvernement ; on lui en donne vite un autre, celui d’Elbourg. L’année suivante, autre changement : il est gouverneur de Bedfort. Il reste trois ans dans ce poste, et, en 1677, il obtient celui de gouverneur de Cognac. Le P. Laguille dit qu’il l’acheta ; Mme de Maintenon ne parle pas de ce détail.

51. C’est de Mlle de Floigny sans doute qu’on veut parler ici. Il fut en effet question de la marier au marquis d’Aubigné. Elle apportoit cent mille francs de dot ; le marquis vouloit davantage : l’affaire, quoique très avancée, manqua. L’année suivante, d’Aubigné trouva enfin à se pourvoir. Il épousa, le 23 février 1678, Geneviève Piètre, fille de Siméon Piètre, conseiller du roi en ses conseils, procureur de Sa Majesté et de la ville de Paris. Le P. Laguille ignoroit la rupture du premier mariage et la conclusion du second ; des deux, il n’en a fait qu’un.

52. S’il falloit en croire les plaintes du marquis, la dot n’avoit pas été aussi forte ; mais il étoit si insatiable ! Peut-être seulement la dot se fit-elle attendre. « Mais vous la toucherez tôt ou tard », lui écrit sa sœur, le 12 juillet 1678 ; puis elle ajoute, pour lui faire prendre patience : « Vous avez une femme devote, jeune, douce, et qui vous aime. Une plus riche vous auroit eté moins soumise. »