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La surprise et fustigation d’Angoulvent1, poëme heroïque addressé au Comte de Permission2 par l’Archipoëte des pois pilez.
À Paris. — M. DC. III.
Avec permission.

Tel arbre on doit bien estimer
Qui touche au sercle de la lune,
Car vous voyez sans peine aucune
Qu’il produit ses fous sans semer.



1. V., sur ce farceur, notre t. 7, p. 37, note.

2. Bluet d’Arbères, c’est-à-dire natif d’Arbères, dans le pays de Gex, se disant comte de Permission, est l’un des plus étranges fous de ce temps-là, mais fou aussi peu désintéressé que maître Guillaume, par exemple, et se faisant, comme lui, un gagne-pain de sa folie. Il avoit d’abord été charron, et, dit l’Estoille, « montoit en Savoie l’artillerie du duc, où on disoit qu’il se connoissoit fort bien ». Lassé de ce métier, il vint à Paris, peut-être avec mission secrète d’espion, car on étoit en guerre avec M. de Savoie, et de ce fol rien ne m’étonneroit. Le fait est qu’il s’installa au centre des nouvelles, sur le Pont-Neuf, et se fit à sa manière le courtisan de tous ceux de qui l’on pouvoit re-