Page:Variétés Tome VIII.djvu/9

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gneur de Chastillon ne l’en pressa davantage, mais le pria de tenir ce propos secret et n’en parler à personne5.

Et depuis, le dit seigneur de Soubize partant de la dite ville d’Orleans pour s’en aller à Lyon, et iceluy confessant l’accompagna, et y demeura continuellement avec luy, jusques environ quinze jours après que la bataille fut donnée près Dreux6.



5. À tout ce long paragraphe l’amiral répond : « Le contenu de cest article est entierement faux et controuvé. » Il s’élève ensuite contre ceux qui ont dicté « ceste deposition à ce povre confessant », et la meilleure preuve qu’il trouve des instigations auxquelles Poltrot a été en butte et qui l’ont poussé à « ne rien obmettre qui pût le charger », c’est, dit-il, « qu’en toute cette confession, luy amiral de Coligny n’est appelé que le seigneur de Chastillon, qui est un nom qu’il ne desdaigne point ; mais tant il y a que cela monstre clairement de quelle boutique est sortie cette confession, attendu qu’il n’est ainsi appelé en pas un lieu de ce royaume ni ailleurs, sinon par ceux qui pretendent par tels artifices le despouiller de l’estat et degré qui luy appartient. » L’amiral trouve aussi un étrange mauvais vouloir dans ces mots : « estant lors le camp du roy, que le dit seigneur de Chastillon appelle le camp de M. de Guyse, près Baugency ». Coligny avoit la prétention de croire que c’étoit son armée qui étoit l’armée royale ; aussi, dans l’Epistre placée en tête de cette Response, s’étoit-il qualifié lieutenant en l’armée du Roy sous la charge de M. le prince de Condé. Les paroles dites par Poltrot tendoient à changer les rôles, puisqu’en faisant de M. de Guise le seul chef des troupes du roi, elles le posoient, lui, en rebelle. C’est pourquoi cette partie de la déposition lui tenoit tant au cœur.

6. « Le dit seigneur admiral ne sait rien de tout cela », dit la Response.