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Page:Variétés Tome X.djvu/117

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compliment au roi. Les deux autres ambassadeurs étoient dans la même posture et dans la même situation que lui.

Son discours fait, l’abbé de Lyonne, qui avoit appris la langue siamoise à la maison des missionnaires de Siam, s’approcha du roi pour lui dire la harangue de l’ambassadeur19 ; à quoi le roi répondit avec des termes très-honnêtes. Quand le roi eut répondu au compliment de l’ambassadeur, le premier ambassadeur monta sur le trône, ayant pris la lettre du roi son maître d’un des mandarins qui le suivoient ; il la présenta au roi, qui se leva pour la recevoir, et la mit entre les mains de M. de Croissy. Les deux autres ambassadeurs qui accompagnoient le premier ministre de l’ambassade, étant au trône, laissèrent une marche entre eux et lui. Le roi leur parla assez de temps, l’abbé de Lyonne interprétant ce qui se disoit de part et d’autre.

L’audience finie, les ambassadeurs, avant que de descendre du trône, firent de profonds saluts qu’ils réitérèrent au pied du trône, pendant que les mandarins saluoient à genoux le roi, tous pliant le corps ; après quoi, les mandarins étant levés, ils se placèrent derrière les ambassadeurs, et tous ensemble firent, en se retirant, les mêmes saluts qu’ils avoient faits en entrant dans la galerie, avec cette discrétion de ne point tourner le dos au roi que lorsqu’ils virent au bout de la galerie que les


19. De Vizé a donné l’analyse de ce Discours dans le Voyage des ambassadeurs de Siam en France, 2e partie, p. 343–348.