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Lettres de Mme de La Fayette à Mme de Sablé1.

I

Ce mardy au soir2.

Vous ne songez non plus à moy qu’aux gens de l’autre monde, et je songe plus à vous qu’à tous ceux de celui-cy. Il m’ennuie cruellement de ne vous point


1. Nous ne donnons pas ces lettres pour inédites, loin de là : nous prouverons en effet tout à l’heure qu’elles sont connues et ont été publiées bien avant l’époque où l’écrivain qui pensa les avoir découvertes commença leur réputation par quelques extraits qu’il en donna. Les originaux existent au département des Manuscrits de la bibliothèque impériale, dans un des quatorze portefeuilles que le docteur Valant, ami de madame de Sablé, avoit formés avec les lettres qu’elle lui laissoit recueillir parmi celles qu’on lui écrivoit chaque jour. Ces portefeuilles, auxquels la passion d’étude dont notre époque s’est prise à juste raison pour le XVIIe siècle a donné tant de prix, furent déposés par Valant à la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, d’où ils passèrent, pendant la Révolution, à la bibliothèque de la rue de Richelieu, où ils font partie du fonds appelé Résidu de Saint-Germain. Celui où se trouvent les huit lettres qui vont suivre porte le nº 4. Dès l’année 1821, un très-ardent dépisteur de manuscrits