Comme si le jeusner exprès te feust enjoinct
Par les Juifs retaillez2 ; que tu es mal en poinct,
Mal vestu, mal couché : Amy, ne pren la peine
De faire désormais ceste complainte vaine.
Tu sçais faire des vers, mais tu n’as le sçavoir
De pouvoir par ton chant les hommes decevoir :
Car le dieu Apollon avec le dieu Mercure
S’assemble, ou autrement de ses vers on n’a cure.
Mercure, par finesse et par enchantement,
Dedans les cueurs humains glisse secrètement ;
Il glisse dans les cueurs, il trompe la personne,
Et d’un parler flatteur les ames empoisonne :
Avec tel truchement peut le dieu Délien
Possible quelque chose, autrement ne peut rien.
trente-cinq ans : « Ceux, lisons-nous dans la traduction du Théâtre universel de Jehan Bodin, par François de Fougerolles, p. 885–886, seul livre où se trouve ce détail que personne n’y avoit encore repris ; ceux qui sont sujets à l’ébullition de sang, avec inflammation du cerveau, sont en danger d’être suffoqués, en la pleine lune, par la force des esprits qui le dilatent jusques à crever, comme il arriva à Joachim du Bellay, poëte de mon temps, lorsqu’il s’en retournoit en sa maison, venant de souper. »
2. Il veut dire retaillats, épithète ordinaire accolée alors au nom des Juifs convertis. « C’est, dit Laurent Joubert, c’est un Juif ou un Turc qui a quitté sa religion, que les siens nomment depuis retaillat, comme nous disons révolté ; mais c’est en autre sens et pour autre occasion. Quand on le tailla premièrement, quand on le circoncit, et depuis on le retaille pour couvrir le prépuce. » Les Erreurs populaires, 1585, in-8º, 2e part., p. 157.