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Page:Variétés Tome X.djvu/43

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vicaires nommés par le cardinal de Retz ont été mandés en cour. Un d’eux a obéi et y est allé ; l’autre y a été amené par force, et le peuple n’a point remué. Et quand on auroit pris tous les curés prisonniers, personne n’auroit rien dit. On voit clairement que dans Paris on veut le repos, et qu’on ne veut plus entendre à aucun remuement ; cela est certain.

Quant aux courtisans, ils sont toujours mal contents ; mais avec cela, il découle toujours quelque douceur qui les appaise, et nul n’est capable de rien.

Le maréchal de Turenne, qui seul a sens, courage et expérience, est asservi à la faveur ; car, depuis qu’il est marié6, il a si grande peur de perdre la fortune de sa famille, qu’il est le valet des valets de M. le cardinal7. Les autres courtisans sont pires que valets, car ce sont des esclaves.

Pour les princes, le duc d’Orléans est dans sa maison de Blois, entièrement enseveli dans la douceur de la vie champêtre8. On le prie de venir en


6. Il avoit épousé, à la fin de l’hiver de 1653, Anne de Nompar de Caumont, fille du maréchal duc de La Force.

7. C’est pour servir l’intérêt de sa famille qu’il maria son neveu, le duc de Bouillon, avec une des nièces de Mazarin. St-Simon, Mémoires, édit. Hachette, in-12, t. III, p. 361.

8. C’est-à-dire qu’il s’y livroit à la culture de ses jardins, dont cette année même son médecin, Abel Brunyer, publioit, pour la seconde fois, la description, sous le titre d’Hortus regius Blesensis. V. pour la vie de Gaston à Blois à cette époque, les Mémoires de Mlle de Montpensier,