Page:Variétés Tome X.djvu/71

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avez faict des reliquaires de Paris, pour convertir l’or et l’argent à vostre usage. Que diray-je d’autres eglises infinies en ce royaume, où vos satellites n’ont fait conscience de mettre le feu pour quelque interest particulier, sans aucun respect ny reverence du Sainct Sacrement qui estoit conservé en icelles ? En quoy vous vous monstrez plus cruels et barbares envers celuy dont vous usurpez fausement le tiltre et vous couvrez indignement de son nom, que n’ont fait les juifs qui le crucifièrent : car ceux là comme ennemis le mirent à mort, et vous autres, zuingliens sacramentaires (comme Judas en le baisant, c’est-à-dire en vous disant ses amis), l’avez mis au feu. Quelles excuses, quelles deffences alleguerez-vous contre ceste vérité ? Certes aucune, sinon que vous n’y croyez point. Qui voudroit raconter les extorsions et violences faictes par vos partisans aux gens d’eglise, ce ne seroit jamais faict ; qui pourra aller par la France en orra les clameurs qui montent jusques aux cieux. Par là appert que vostre saincte religion n’est autre chose qu’un appetit desordonné d’en avoir, et de dominer soit à droit, soit à tort. Ô le beau et precieux pretexte ! Certes, tous ceux qui desirent de nouveauté ont voulu brouiller un Estat, et qui pour ce faire ont cherché quelque honneste couverture n’en trouveront jamais qui plus chatouille les aureilles des auditeurs que ceste-cy, et specialement du menu peuple. Voilà une belle


pulture de monsieur et madame la Conestable, qui estoit une des belles et riches de France. » Journal historique de P. Fayet, 1852, in-12, p. 75.