Aller au contenu

Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui sait où elle va retomber sur terre, et même si elle y reviendra !

— Ne doit-on pas essayer de suivre son appareil au télescope ? demanda Mme de Ricourt, en affectant un air renseigné.

— J’en doute, madame. Et de toute façon ce ne serait pas un moyen de la guider, ni de la ramener à bon port.

— Alors, c’est un suicide ! Le gouvernement ne devrait pas permettre…

Géo intervint.

— Tu penses bien, maman, qu’il y a eu des vols d’essai. On ne part pas de but en blanc comme ça, pour la Lune, avec un engin nouveau ; on doit posséder la manœuvre, d’abord. Elle a fait de l’entraînement, cette fille, comme les premiers aviateurs, les frères Wright, à Dayton, en 1908 et 4… Maintenant que le docteur m’y fait penser : Aurore Lescure, j’ai vu son nom sur des affiches de films d’actualité.

— Moi, je l’ai vue à l’écran, reprit Alburtin. Elle est fort gentille.

— Peuh ! fit Luce dédaigneusement. Une doctoresse américaine, une savantasse à lunettes…

— Tu exagères, Luce ; elle n’a pas de lunettes ; mais elle a un bien mauvais genre. Un vrai garçon… une horreur. Je me rappelle maintenant ; je l’ai vue aussi… avec toi, Luce, et Mme Delval, au Paramount…

À chacune de ces réflexions, je fus sur le point de m’écrier : « Moi aussi je l’ai vue au cinéma ! Et non