Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/130

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s’excuser et dire :

« Ne vous moquez pas trop de moi ; je ne le fais pas exprès ; ce n’est pas de ma faute si j’ai une mémoire infaillible et une intelligence capable de tout comprendre ! »

Mais, Aurore, fille tombée du ciel, tu as aussi, je le sens, un cœur fait pour s’émouvoir à l’unisson du mien, prêt à vibrer sur la même longueur d’onde que celui du « bon camarade ». Tu refuses de l’écouter, ton cœur. Un jour viendra-t-il où tu permettras à l’accord parfait de s’établir ?… Un jour ? Mais c’est aujourd’hui le dernier jour de notre intimité fallacieuse. Aventure sans lendemain, peut-être, dont il ne me restera que ton portrait inachevé. Comment vivre encore, après avoir côtoyé la possibilité du bonheur, de l’harmonie merveilleuse ?…

À 2 heures un quart, comme nous achevions de prendre le café, l’Intran, édition spéciale, arriva… L’article du professeur Nathan !

Retombés de notre ciel dans la réalité immédiate, penchés côte à côte sur la feuille, nous lûmes :