Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/135

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gner à ses idées. Ils appelèrent cette conception l’hypothèse des cosmozoaires, nom qui est resté.

De nos jours, le botaniste Van Tieghem et le géologue Stanislas Meunier sont de chauds partisans de cette hypothèse, à laquelle le savant suédois Arrhénius a donné une forme nouvelle en supposant que les germes sidéraux, les cosmozoaires, ne sont pas inclus dans les bolides, mais circulent dans les espaces, à l’état nu, sous forme de poussière météoritique, véhiculés par la pression de la lumière… Le Dr Paul Becquerel, en revanche, nie que ces germes puissent résister à l’action destructive des radiations ultra-violettes.

L’apparition du lichen nous apporte la preuve irréfutable qu’il existe bien, épars dans l’espace infini, des germes susceptibles de donner naissance à une création vitale, sur un astre, dans des conditions déterminées.

Mais alors, dira-t-on, si ces germes existent, pourquoi notre Terre n’est-elle pas ensemencée à chaque instant ? Pourquoi la prolifération de ces végétaux cosmiques, que j’appellerai « Xénobies » (du grec : Xénos, étranger… étranger à la Terre ; et Bios, vie) n’a-t-elle pas eu lieu avant aujourd’hui ?

Parce que l’atmosphère, toute gazeuse qu’elle est, oppose à ces germes une barrière infranchissable et joue à l’égard de la Terre le rôle d’un écran protecteur qui la préserve contre l’intrusion d’autres types de vie dont les germes sont disséminés dans l’espace… Parce que les cosmozoaires que la Terre rencontre dans sa course