Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/137

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autour de Sirius. Les cosmozoaires qui les ont ensemencées lors de leur création peuvent donner des organismes d’une formule chimique où la série du carbone qui règne chez nous serait remplacée, mettons, par des composés du Silicium ou encore de l’Azote, comme Turpin l’a suggéré.

En admettant, avec la magnifique théorie dualiste de M. Belot, que la Terre ait pris naissance par ondes pulsatoires lors de la pénétration du « protosoleil » dans la Nébuleuse galactique, elle aura capté et mis à l’abri au bout de peu de temps sous la cloche de son atmosphère les germes vitaux récoltés dans ce canton lointain de l’univers.

Depuis lors, durant les millions de siècles qui nous séparent de ces débuts de la vie sur notre planète, les autres germes vivants, les nouveaux cosmozoaires que la Terre rencontre dans sa course sont pour nous comme s’ils n’existaient pas. Tout au plus pourrait-on admettre que la barrière de l’atmosphère a été forcée, à un moment quelconque du passé, par un bolide, dont une anfractuosité aurait renfermé et protégé de la flambée quelques cosmozoaires ?… C’est possible, à la rigueur ; mais la nouvelle création dut être éphémère, car il ne reste pas trace de pareil événement dans les couches géologiques.

À qui objecterait qu’il y a ainsi une trop grande multitude de germes perdus, un gaspillage de billions et de trillions de cosmozoaires, pour quelques-uns qui