Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/181

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complète de beauté. Mieux que jamais je comprenais pourquoi j’avais si longtemps pu me méprendre sur elle : je détestais les bassesses qu’elle disait, les sentiments qui étaient en elle… et cela juste au moment où le resplendissement de sa physionomie et de son attitude me forçait à l’admirer, d’une émotion artiste… La rousse Danaé du Titien sous le ruissellement de l’or !

Et Aurore, dédaigneuse comme moi de ces contingences, réfugiée dans un sourire d’indifférente politesse… Aurore, dont la grâce ingénue, souple et simple m’enchante, elle, par toutes les antennes de mon humanité…

Ce petit jeu des contrastes, savouré en secret, m’aida encore, un peu plus tard, à faire bonne figure à nos hôtes, pendant le déjeuner… Et puis, un peintre peut-il se montrer revêche à l’amateur qui vient de lui acheter quatre toiles, au prix fort, et dont on a le chèque dans son portefeuille ?