Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/200

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sur Paris étendant à mes pieds son panorama géant, je laissai errer mes regards…

Sous le soleil automnal jauni par la brume, cette province de maisons et d’édifices avait son aspect habituel… Oui. Sauf sur les gares… à ma gauche, Nord et Est ; plus loin vers la Seine, P.-L.-M. et Orléans ; à droite, tout près, les lignes de la gare Saint-Lazare… absence presque complète de fumées.

Je me remis à explorer les journaux.

Ah ! en effet : les gares… « Nombreuses suppressions de trains. » « L’exploitation intensive des chemins de fer, on le sait, n’a été rendue possible que par l’invention complémentaire du télégraphe électrique ; par contre, même avec le matériel roulant et les voies en bon état, toute entrave apportée au fonctionnement du télégraphe et de la signalisation électrique entraîne l’impossibilité de poursuivre l’exploitation régulière. Les ruptures de fils télégraphiques et de commandes de signaux s’étant multipliées avant-hier, sur les réseaux non électrifiés, les compagnies se sont vues forcées de réduire dans des proportions énormes le nombre des trains, aussi bien de voyageurs que de marchandises, dont la vitesse commerciale maxima est ramenée à 20 kilomètres à l’heure.

« Nous voilà presque revenus au temps des diligences… avec cette aggravation que nous n’avons même pas la ressource d’user des antiques guimbardes disparues…