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Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/262

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se multiplier, ces précautions deviendraient peut-être inefficaces. L’usine de Saint-Denis sera donc noyée sous les gaz dans le courant de la nuit par les soins du génie et de l’aviation militaires ».

Sur le coup, dans l’espace d’égarement et de fièvre chaude où nous jetait la terrifiante aventure, on trouva tout simple et naturel que ce bombardement eût occasionné la destruction partielle de la Centrale d’énergie. Mais, à la réflexion, je me demande, avec beaucoup d’autres (par exemple M. Hénault-Feltrie) : 1o si cette mesure n’était pas justifiée encore par certaines circonstances ignorées du public ; 2o si de tels dégâts pouvaient résulter de simples torpilles à gaz, et si les Monstres de Saint-Denis n’y furent pas pour beaucoup plus. N’auraient-ils pas, en désespoir de cause, détruit eux-mêmes leur repaire ?…

On prétendait en effet, le lendemain, que les Chimères Ardentes du raid sur Paris n’étaient qu’une faible fraction de leur nombre total, et que le plus gros contingent, retranché dans l’usine, s’était emparé des commandes pour la maintenir en activité et subvenir à l’alimentation de toute la tribu. Mais les sceptiques font observer : 1o que la Centrale étant équipée des derniers perfectionnements de l’automatisme, elle aurait continué à fonctionner aussi bien d’elle-même, jusqu’à épuisement des stocks de charbon ; 2o que l’incendie de l’usine s’explique par la simple présence de ces globes fulminants