Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/282

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Oswald Lescure, le secret de provoquer à volonté la dissociation intraatomique, c’est-à-dire la libération des énergies que l’atome recèle à un degré de condensation inouïe : le Dr Gustave Le Bon, le savant français à qui revient la gloire de s’être le premier occupé de la question, dès 1910, a calculé, en effet, que si l’on parvenait à libérer assez rapidement toute l’énergie contenue dans un gramme de matière… dans une vulgaire pièce de un centime en bronze, par exemple… le travail fourni serait suffisant pour véhiculer autour du globe terrestre un train de marchandises composé de 40 wagons de 10 tonnes chacun. Il est à peine besoin de faire ressortir l’importance d’une pareille découverte. Elle représente la toute-puissance industrielle et l’hégémonie du monde, pour le pays qui en aurait le monopole. Espérons seulement que le pronostic émis aussi par le Dr Le Bon ne se vérifiera pas : « Celui qui fera cette découverte, dit-il dans son livre L’Évolution de la Matière, n’en verra sans doute pas la réalisation ; il sera détruit avec son laboratoire par une formidable explosion… »

Mais voilà qu’on sonne ! Qui cela peut-il bien être, à cette heure ?

Inattendue… comme cet autre matin du Bourget, si proche et déjà si lointainement reculé dans le passé, où Luce était arrivée à l’improviste avec son frère… c’était encore une fois Luce, mais avec Lendor Cheyne.

Un Cheyne plus américain que jamais, dans son complet à épaules cubistes, un Cheyne au sourire en rictus,