Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/41

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masse spongieuse en effervescence sous l’ampoule à rayons X, puis vers les moisissures rougeâtres des fils conducteurs.

— Voyez : ceci… et ceci.

Les deux mains à plat sur le bord de la table, grave et concentrée elle se pencha longuement sur les étranges végétations. Puis, se redressant :

— Voilà des faits qui vont révolutionner la biologie et peut-être la cosmogonie. C’est plus beau encore que je n’osais l’attendre… Docteur, je suis heureuse que vous ayez eu l’inspiration d’expérimenter sur ces météorites. Je comptais les offrir à l’Université de Montréal ; mais qui sait si, sans vous, la découverte se fût faite ! Que l’honneur vous en revienne, je m’en réjouis doublement, d’abord parce que vous m’avez sauvée, ensuite parce qu’il fait retour, en votre personne, à mon pays d’autrefois… Je suis Française de cœur, comme ma mère défunte.

Alburtin allait répliquer ; mais elle reprit, avec un accent soudain d’amertume :

— Vous vous étonnez peut-être que je puisse disposer à mon gré de ce don ; mais il est purement scientifique et incapable de se monnayer ; il ne lèse en rien les organisateurs de mon raid. C’est moi, et moi seule, qui ai conçu l’idée d’un engin destiné à récolter ces météorites et qui l’ai fait construire et installer sur la M. G. 17… Mon père, lui, ne s’intéresse à la Fusée que comme à la solution d’un problème d’énergétique. Et son com-