Page:Varlet - La Grande Panne, 1930.djvu/60

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— Lisez, monsieur Delvart ; je vais venir.

En première page, sous le titre : UN BLUFF AMÉRICAIN ? LA FUSÉE INTERPLANÉTAIRE AURAIT ATTEINT LA LUNE, un cliché me sauta aux yeux : la photo bien connue de « miss Aurore Lescure » souriant à l’objectif, devant son appareil. À toute vitesse, je lus :

« Une nouvelle stupéfiante, et qui pourtant ne paraîtra pas invraisemblable aux personnes qui ont suivi avec quelque attention les progrès depuis deux ans de la science astronautique, nous est transmise par l’Agence América. La fusée interplanétaire M. G. 17, dont nous avons annoncé le départ probable dans l’intention d’atteindre la Lune, aurait effectué le prodigieux raid. Pour la première fois, un appareil, piloté par une simple jeune fille de 23 ans, la gracieuse et hardie miss Aurore Lescure, fille de l’inventeur, Oswald Lescure, « le nouvel Edison », se serait arraché à l’atmosphère et au champ gravitatoire terrestres et, sous l’accélération imprimée par son moteur à hydrogène atomique, aurait atteint en 2 heures 10 la surface de notre satellite. Là (toujours d’après la dépêche de l’agence América), la pionnière de l’infini, après avoir prélevé quelques échantillons minéralogiques, et entre autres des pépites d’or, a planté sur le sol de l’astre des nuits la bannière étoilée, les « stars and stripes » aux couleurs américaines ; puis, se rembarquant dans son appareil, elle a effectué le voyage de retour en un laps