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CHAPITRE X

Je retrouve la maison. Tout est sens dessus dessous. Maman est en plein procès. Un lecteur indigné l’accuse de pornographie. Il y a sa photo dans tous les journaux et des journalistes la traquent.

Maman, sûre de son âme romanesque, se défend comme un diable. Papa rit de tout cela et n’en chérit que plus tendrement l’extraordinaire petit bout de femme qui aime trop pour aimer. Il n’en est pas moins frivole et coureur.

Les deux jumeaux, Antal et Claude, viennent de faire la paix. Ils sont amants de deux sœurs, qui, bien qu’elles ne soient pas jumelles, se ressemblent parfaitement. Sans abandonner leur principe d’aimer la même femme, ils font triompher la morale en n’étant pas l’amant de la même.

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Je suis une femme chaque jour embellie par d’autres bonheurs ; je plonge dans l’amour comme on plonge dans la mer. On perd le souffle, on frissonne, puis on se retrouve nette, baignée, heureuse, confortable.

Stasia est rentrée en France en même temps que moi. Je la présente à maman qui la trouve adorable, à papa qui en tombe amoureux.

Mes frères, naturellement, l’accueillent avec joie. Ce soir, elle est toute excitée :