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Page:Varley - Une jeune fille à la page, 1938.djvu/118

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Blottie au fond de la voiture, je regrette cette conversation de bar qui a fait naître des rêves en moi : je me sens prête aux larmes. Il y avait en Roy une chose que je n’ai trouvé nulle part ailleurs. Une compréhension si totale. Pourquoi faut-il que je sois partie si vite ?…

J’ai l’intuition qu’il doit si bien faire l’amour !

Le lendemain matin, Roy prenait rendez-vous, par téléphone, avec papa. Le soir, à cinq heures, il faisait sa demande.

Comme je tombais dans ses bras :

— Aviez-vous pensé que j’allais vous abandonner ? me dit-il. Un Américain décide vite, mais il tient longtemps ce qu’il a décidé. Maintenant avant de m’embrasser comme ça, avec tant de passion, dites-moi si nous devons rester des fiancés chastes ?… Parce que dans ce cas, vos caresses me feraient plus de mal que de bien.

— Chastes, vous êtes fou, Roy ! croyez-vous que je vais m’embarrasser d’un mari sans savoir ce qu’il vaut à l’usage.

— Vous êtes encore plus cynique en jeune fille qu’en cocotte 1900. Bien, mettez-moi à l’épreuve ?

— J’irai vous voir, chez vous, ce soir et nous répéterons la grande scène de la nuit de noces pour qu’elle soit parfaite.

Tout le monde s’accorde pour trouver Roy splendide.

Maman, avec angoisse, pose cette question :