Je dis oui, j’approuve, ne comprenant pas trop bien. Visiblement c’est un compliment. Je l’accepte comme tel. Aspect déconcertant de l’âme humaine : après l’avoir regardé, j’ai envie de toucher son compliment.
— Je vais t’apprendre comment faire.
C’est doux et dur à la fois, ça me plaît beaucoup. Je le frotte avec ma main, il durcit encore.
— Cela s’appelle entrer en érection, bander, m’explique-t-il.
Puis, me regardant au bon endroit :
— Et ça, qu’est-ce que c’est que ça ? Tu sais ce que c’est ? Tu sais comment cela s’appelle ?
Je m’en doute un peu.
— Cela s’appelle un con ! Répète ! J’aimerais te l’entendre dire ! J’ai un con, un joli petit con ! Dis : j’ai un joli petit con qui aime la queue !
Il continue.
— C’est moins distingué de dire la bite. Dans un salon, quand on se trouve en bonne compagnie, quand on parle à la femme du général ou à l’archevêque, il est préférable de dire la queue. C’est un rien, mais c’est à ces riens qu’on reconnaît l’éducation.
Je l’écoute plaisanter. Je lui en suis presque reconnaissante. Il n’a pas l’air d’avoir fait une chose terrible avec moi.
Et tout à coup il ne dit plus rien. Il se tait, il enfonce.