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Maintenant, je suis plus tendre, j’ai plus de roulis, plus de tangage.

Et comme il ne faut pas faire les choses à moitié, je viens justement de me payer des talons hauts. Cela me fait un petit derrière tout neuf et bien dansant.

Le résultat ne se fait pas attendre. C’est curieux comme la sympathie des gens dans la rue se localise sur certains points particuliers !

J’ai cinq centimètres de tour de fesses en plus et les messages de sympathie affluent. Ah ! si mon petit derrière était un livre d’or, j’en aurais des signatures !

Je monte dans le métro. Comme il est six heures je vais être bousculée, mais je ne déteste pas cela, tous ces corps qui vous frôlent.

Tout à coup, une main se pose sur mon livre d’or, une main venue de je ne sais où. Je m’inquiète. S’agirait-il d’un kleptomane ? Mais la main en veut décidément à mes fesses.

— Vous permettez que je tâte ? Oh ! en tout bien tout honneur !

Je giflerais bien l’indiscret. Mais on ne gifle pas avec un paquet…

En outre, il touche là un point délicat, une partie de moi-même qui vient d’être émue, qui l’est encore.

Il monte de plus en plus de gens et je suis de plus en plus serrée contre mon satyre. Je suis appuyée contre la petite échelle d’incendie qui me rentre dans le dos, mais cela ne fait rien. Je sens tout ce qu’il a dans ses poches : son trousseau de clefs d’abord, puis un objet dur que je n’arrive