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CHAPITRE V

Il n’y a que le premier pas qui coûte. Je le revis le lendemain, mon suiveur du métro. Il m’avait laissé son adresse.

Je passais dans le quartier… Une espèce de frénésie m’agitait au souvenir de notre soirée… Je voulais ressentir encore toute la gamme des voluptés charnelles. Il me semblait que rien ne pourrait apaiser ma faim de caresses.

Je sors juste de chez lui, quand dans la rue, j’entends un appel joyeux : c’est Stasia !…

— Avec des yeux comme cela, je ne te demande pas d’où tu viens, Florence ?

— Qu’ont-ils de si extraordinaire ?

— Deux cernes bleus, immenses, qui proclament au monde entier que tu quittes ton amant.

— Heureusement, le monde entier est plus bête que toi et n’y voit rien. Aussi, garde-moi mon secret.

— Entendu, mais à une condition…

— Laquelle ?

— Raconte-moi tout.

— Je n’ai pas le temps aujourd’hui. Il faut que je rentre pour le thé, maman a des invités et j’ai promis d’être là.