chercher nos doutes bien loin, nous voyons chez nous, en France, le style roman nous laisser de nombreuses traces de ces incessantes révolutions. Combien d’essais, de revirements, de tentatives inquiètes et de progrès marqués depuis l’époque où tant d’objets d’art, tirés de l’Italie, de Rome, de Milan, de Pavie, de Ravenne, par Charlemagne, vinrent orner nos vieux édifices et inspirer nos ateliers ignorants ; depuis l’époque où les artistes lombards, italiens et grecs, appelés et encouragés par lui, vinrent émerveiller nos ancêtres par la splendeur encore barbare, mais jusque là inconnue, de ses fondations sur les bords du Rhin !
Ne serait-ce donc pas à la forme byzantine qu’il faudrait demander le caractère absolu et constant qu’on prétend que la religion a communiqué à l’art ? Cependant, bien que cette forme ne puisse présenter qu’une généralité vague et flottante, bien qu’on ne puisse pas étroitement la circonscrire et la déterminer, elle a eu, dans ses altérations et dans ses progrès, une lenteur qui n’appartient qu’à elle, et que toutes les formes qui lui ont succédé ont été loin et bien loin de reproduire. C’est en faveur de la forme byzantine, que l’église s’est le plus compromise, et le plus occupée. C’est pour la défense et la conservation des images byzantines, c’est pour leur élaboration et leurs sens, que l’église a souffert et a veillé ; car il est bon de remarquer que tous les textes des pères de l’église, que toutes les décisions des évêques, que tous les canons des conciles, invoqués si souvent par l’érudition des apôtres ac-