tique dans le dixième siècle ; et quand l’heure fut venue pour l’Italie de créer décidément un art nouveau, un art auquel elle imposât son nom, parce qu’il serait enfant de sa liberté et de son génie, Pise, entre toutes ses sœurs de la Toscane, entre toutes ses rivales de la Péninsule, ne se fit pas attendre. Au plus beau temps de sa course, dans la force de son indépendance, dans sa splendeur républicaine, alors qu’avec l’aide de Sienne elle faillit mettre le pied sur l’altière Florence et l’opulente Gênes, ses artistes furent proclamés les plus grands ; son Campo-Santo devint la source et le sanctuaire de ce développement immense dans lequel, malgré toutes nos prétentions ingrates, l’Europe entière a été forcée de se résumer jusqu’à présent. Or, nous avons affaire ici aux fondateurs du Campo-Santo, et nous espérons qu’on ne nous croira pas capables de l’oublier, si nous soulevons une question négligée, mais délicate, et dont l’examen est important.
Quand il s’agit de sortir des errements de la décadence ou des langueurs de l’assoupissement, la sculpture est lente, plus lente que les autres arts ; nous posons cette vérité en fait. Plus tard, quand nous serons arrivés à la vie du Donatello, nous la déroulerons dans toute son évidence ; nous dirons seulement ici, pour aider à ce qu’on l’admette par anticipation, que la sculpture s’était dégradée davantage dans la décadence byzantine, soit par des causes dépendant exclusivement de sa nature, soit par l’influence plus rigoureuse pour elle de circonstances ennemies. Ce qui est certain, c’est qu’aux