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GADDO GADDI

l’envie, donnent les avis les plus pernicieux à ceux qui les consultent et cherchent même à tromper diaboliquement leurs amis les plus intimes ; de sorte que l’art n’arrive pas aussitôt à ce degré de perfection, qu’il ne tarderait pas à obtenir si les hommes s’entraidaient charitablement comme Gaddo et Cimabue, comme le même Gaddo et Andrea Tafi. Ce dernier s’associa généreusement Gaddo pour achever la mosaïque de San-Giovanni. Gaddo profita si bien en peu de temps, qu’il osa entreprendre seul les Prophètes que l’on voit sous les fenêtres de l’église ; ces travaux le mirent en grande réputation. Dès lors, il se fia à ses propres forces, et s’appliqua à mélanger la manière grecque avec celle de Cimabue. Ses progrès furent rapides. Les administrateurs de la fabrique de Santa-Maria-del-Fiore lui confièrent le soin d’exécuter en mosaïque le Couronnement de la Vierge dans un cadre demi-circulaire, au-dessus de la porte principale. Les maîtres florentins et étrangers regardèrent cette mosaïque comme la plus belle de toutes celles qui se trouvaient alors en Italie. L’an 1308, une année après l’incendie de l’église et du palais de Laterano, le pape Clément V appela Gaddo à Rome et le chargea de terminer plusieurs mosaïques commencées par Fra Jacopo da Turrita (1), dans la basilique de San-Pietro. Gaddo en fit quelques-unes, parmi lesquelles on remarque le Créateur et les nombreuses figures qui couvrent la façade (2). Il travailla également à la façade de Santa-Maria-Maggiore. Là, il améliora un peu sa manière et s’écarta de celle des Grecs, qui n’avait