Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
275
ANDREA.

Dans sa jeunesse, Andrea avait étudié l’architecture. Après la mort d’Arnolfo et en l’absence de Giotto, les Florentins lui demandèrent le modèle du château de Scarperia, dans le Mugello, sur le revers de l’Apennin. On prétend qu’Andrea demeura une année à Venise, et y sculpta plusieurs statuettes de marbre pour la façade de San-Marco ; on ajoute que sous le dogat de Messer Piero Gradenigo il donna le dessin de l’arsenal, mais je ne puis garantir ces faits dont je n’ai aucune preuve bien certaine. De retour à Florence, Andrea fut employé à exhausser de huit brasses les murs de la ville, entre San-Gallo et la porte de Prato, et à construire dans divers endroits des bastions, des palissades et d’autres fortifications que les Florentins se hâtaient d’élever, dans la crainte de la venue de l’empereur  (3).

Trois années auparavant, Andrea s’était distingué en coulant en bronze une croix qu’il avait envoyée au pape qui était alors avec sa cour à Avignon. On n’hésita donc pas à le charger d’exécuter, d’après les dessins de Giotto, l’une des portes de San-Giovanni. Il résolut de n’épargner ni temps, ni peines, ni soins pour mener à bonne fin cette importante entreprise. Il l’acheva après y avoir travaillé pendant vingt-deux ans ; il est vrai que, dans le même temps, il fit le tabernacle du maître-autel de San-Giovanni, les figurines de marbre, les bas-reliefs, et les trois figures, hautes de quatre brasses, qui ornent le campanile de Santa-Maria-del-Fiore. Sa porte de bronze représente l’histoire de saint Jean-Baptiste, depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Bien