Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/363

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preuves qu’a rassemblées, dans son grand ouvrage sur les mosaïques, le cardinal Furietti, nous nous bornerons à dire que son second chapitre traite au long de l’origine de la mosaïque et de son existence chez les Perses, les Assyriens, les Égyptiens et les Grecs. Les preuves historiques, accumulées par le savant et riche prélat, qui fut lui-même un des plus notables possesseurs de mosaïques, sont tout à fait convaincantes. Nous ferons seulement remarquer à ce propos combien la mosaïque dans son origine est un art simple. Rien n’est plus naturel à l’homme que l’esprit et le besoin de symétrie et de compartiment ; on les trouve empreints dans ses premiers travaux. La mosaïque, comme beaucoup d’autres applications ingénieuses, en dérive et doit se perdre dans la nuit des temps. Les peuplades sauvages de l’Amérique avaient leurs mosaïques. On montre, dans le trésor de la Santa-Casa, quatre portraits faits en plumes, assemblées par des filets.

Les Romains, qui possédaient la mosaïque à l’état élémentaire, la reçurent, comme tous les autres procédés, de la main des Grecs, à un état plus avancé. Bientôt leur amour du luxe, leur mépris de la dépense, lui donnèrent chez eux une grande extension et lui firent faire de réels progrès, comme le prouvent suffisamment les monuments retrouvés. Dès les premiers temps où l’existence de la mosaïque peut se constater, à Rome, on la voit recevoir une foule d’applications diverses, et par conséquent une foule de noms. L’accord de tous ces noms, donnés aux travaux du mosaïste, suivant les différences qu’on