contraire de ce qu’il passe sous silence un grand nombre d’artistes florentins encore fort intéressants, et cela pendant le quatorzième siècle. Ce qui prouve au moins que le Vasari ne poussait point au volume, comme tant d’autres collecteurs, c’est qu’il ne nous a transmis aucun détail biographique sur les douze fondateurs de la corporation de saint Luc, dont il nous donnera bientôt les noms et qui ne devaient naturellement pas être les plus médiocres à Florence. Ces détails ne lui eussent pas été difficiles à rassembler. Les mémoires et les notices qui se rattachent à cette compagnie existent encore. Les manuscrits, les parchemins dont non seulement les bibliothèques publiques, mais encore toutes les grandes maisons italiennes, sont si abondamment pourvues, ont fourni, à ceux qui ont pu les regarder d’un peu près, un nombre incroyable de noms d’artistes ; et il est de toute évidence que le Vasari a cru faire et a fait réellement un choix assez sévère pour ses biographies. Mais cela ne convient guère aux gens pressés, méprisants, pour qui les sommités seules méritent un coup d’œil. Les vrais amis de l’art sont plus sympathiques, moins exigeants, jouissent davantage, et, ne leur en déplaise, savent encore pourquoi.
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