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néreusement protégé par Guidobaldo, duc d’Urbin, reproduisit les dessins du Sanzio, du Buonarroti, de Raffaello del Colle, de Battista Franco. De ses ateliers sortit cette immense quantité de porcelaines dont Philippe II le Catholique, Charles-Quint et d’autres princes demandèrent les dessins à Taddeo Zuccaro.

À la même époque, la ville de Nuremberg, en Allemagne, se rendait aussi célèbre par ses vases ornés de reliefs émaillés.

En France, tandis que Bernard de Palissy, ce savant modeste, cet énergique ouvrier, livrait un duel à mort à la misère, pour enrichir sa patrie de ses rustiques figurines, plus précieuses que l’or, Léonard Limosin traduisait sous l’émail Raphaël, Jules Romain, le Primatice, le Rosso, le Vinci, Albert Durer, Holbein et Jean Cousin. Ses dignes successeurs, Pierre, Jean et Suzanne Courtois et Pierre Raymond, continuèrent son œuvre avec non moins de succès.

Au dix-septième siècle, un orfévre, Jean Toutin de Châteaudun, secondé par Gribelin, trouva une gamme de couleurs qui, étendues sur un fond émaillé d’un seul ton, se parfondaient au feu sans s’altérer. Il eut d’heureux imitateurs parmi lesquels nous citerons Dubié, Morlière et Robert Vauquer. Jacques Bordier et Petitot ne tardèrent pas à les surpasser, et furent suivis par les Châtillon et les Guerrier. Enfin, la peinture en émail, après avoir cédé la place, sous le règne de la Pompadour et de la Dubarry, au pastel et à la gouache, ne reparut agonisante que