tingue par un caractère admirable de gravité et de dévotion. Enfin, on doit des éloges à l’ensemble de ces compositions, où tout, jusqu’aux tuiles des toits, est parfaitement en perspective. Dans le tableau de saint Benoît mourant au milieu de ses moines désolés, on remarque la manière correcte et vigoureuse avec laquelle sont dessinés quelques vieillards infirmes, et particulièrement un vieux moine appuyé sur des béquilles, et dont les traits expressifs laissent deviner l’espoir d’une guérison miraculeuse.
On trouve à Florence, dans beaucoup de maisons, un grand nombre de lits et de meubles de tous genres, ornés de petits tableaux en perspective, par Paolo.
À Gualfonda, dans l’ancien jardin des Bartolini, et sur une terrasse, on voit de lui quatre panneaux couverts de guerriers à cheval, costumés à la mode du temps, parmi lesquels on reconnaît Paolo Orsino, Ottobuono de Parme, Luca de Canale, et Carlo Malatesta, seigneur de Rimini. De nos jours, Giuliano Bugiardini voulut restaurer ces panneaux qui étaient endommagés ; mais il les gâta plus qu’il ne les répara (3).
Paolo fut conduit par Donato à Padoue, où il peignit en terre verte, à l’entrée de la maison des Vitali, quelques Géants, dont Andrea Mantegna faisait le plus grand cas, comme je l’ai lu dans une lettre écrite en latin par Girolamo Campagnuola, et adressée à Messer Leonico Tomeo, philosophe (4).
Paolo enrichit d’ornements triangulaires, à fres-