Mais nous pouvons dire, par anticipation et
pour conclure quelque chose ici, qu’à l’égard
de Cimabue, nous épousons complètement la légende que le Vasari nous a donnée. L’homme de la
légende, ici, nous semble être réellement l’homme
de l’histoire. Le Vasari après s’être expliqué, et se
réservant encore de s’expliquer plus tard, a voulu
conserver à Cimabue sa physionomie populaire et
consacrée. Pourquoi ne l’eût-il pas fait ? Que sait-on
de nouveau ? Qui l’a démenti ? Eût-il été convenable
à lui, serait-il possible à nous d’avoir voulu ou de
vouloir nier ce que Florence répétait de génération
en génération, à propos du premier initiateur de ses
maîtres ? Fallait-il alors, ou faut-il maintenant, sous
d’insignifiants détails, sous de puériles discussions,
chercher à éteindre l’auréole du prédestiné de Borgo
Allegro ? Nous ne le croyons pas. La saine intelligence
de l’histoire et de l’art n’est pas confiée, comme nous
l’avons déjà dit, à la manie tracassière des compilateurs et aux aperçus microscopiques des commentateurs.
(1) Voyez le Baldinucci, tome I, page 17 de l’édition florentine, où il est dit que les Cimabui étaient aussi appelés Gualtieri.
(2) Vasari se trompe, en faisant travailler ces peintres grecs dans la chapelle des Gondi, bâtie, avec l’église entière, un siècle plus tard. Il fallait dire, dans une autre chapelle, sous l’église, où l’on