Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/668

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

seur, et ne parvient qu’à gâter les modèles exécutés par des hommes versés dans la théorie et la pratique du métier. Ainsi, sous les coups impitoyables de ces présomptueux personnages, disparaissent les choses utiles, belles, riches et grandes, que l’on réclame surtout dans les édifices publics.

Parri décora, dans l’église de San-Bernardo, monastère des moines de Monte-Oliveto, les deux chapelles entre lesquelles se trouve la porte principale.

Dans la chapelle à main droite, dédiée à la Trinité, il représenta Dieu le Père soutenant son Fils crucifié ; au-dessus d’eux plane le Saint-Esprit, au milieu d’un chœur d’anges. Sur une muraille de la même chapelle, Parri peignit à fresque plusieurs saints.

Dans l’autre chapelle, dédiée à la Vierge, il fit la Nativité du Christ : quelques femmes lavent l’enfant divin dans un petit baquet en bois ; on aperçoit dans le lointain des troupeaux gardés par des pasteurs qui écoutent attentivement l’ange qui leur ordonne d’aller à Nazareth. Sur l’autre paroi on voit l’Adoration des Mages. Les trois rois, suivis de leur cour, de leurs équipages, de chameaux et de girafes, adorent le Christ placé sur le sein de sa mère, et lui offrent leurs trésors.

On dit qu’à cette époque Fra Bernardino, de l’ordre de saint François, ayant ramené un grand nombre de ses frères à la véritable vie religieuse, et converti une foule d’autres personnes à Arezzo, fit faire par notre artiste le modèle de l’église de Sargiano.

Peu de temps après, Fra Bernardino apprit que l’on commettait de fort vilaines choses dans un bois