Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/866

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dernière ville, on conserve entre autres un saint Augustin où l’on voit le commencement de la Genèse et le Sauveur accompagné de plusieurs saints. À cette époque, la plupart des cloîtres de l’Ombrie renfermaient des moines qui exerçaient l’art de la miniature. Ils furent bientôt suivis et éclipsés par Oderigi de Gubbio, que le Dante a immortalisé dans ses vers, et dont Vasari nous a déjà parlé dans la vie du Giotto. Les autres peintres de l’état ecclésiastique furent moins heureux. On s’est peu occupé de déchiffrer leur signature sous la poussière qui couvre leurs tableaux. L’oubli dans lequel on les a laissés tomber est la principale cause qui a déterminé à contester l’existence de leur école : nous n’hésiterons donc pas, malgré l’aridité de la tâche, à rappeler ici quelques-uns de leurs noms et de leurs ouvrages, pour montrer qu’à dater du quatorzième siècle Rome a compté dans ses états une suite de maîtres non interrompue jusqu’à Raphaël d’Urbin, tout aussi bien que Florence jusqu’à Michel-Ange. Dès l’an 1306, c’est-à-dire plusieurs années avant la venue du Giotto à Rome, Bocco de Fabriano signait une fresque dans l’église de Santa-Maria-Maddalena. En 1318, les conventuels de Mondaino faisaient peindre leur tribune par Francesco Tio de Fabriano. En 1321, Ugolino d’Orvietto, Lello de Pérouse, Giacomo de Camerino, Cecco et Puccio de Gubbio, et Gio Bonini d’Assise travaillaient à la décoration de l’église d’Orvietto. Sur un précieux triptyque du musée Borgia, on lit la date de 1334 et le nom d’Andrea de Velletri. En 1342, Guido Palmerucci de