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Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/929

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une minutieuse énumération, il ne reste pas le moindre vestige. Ses fresques de San-Damiano et de San-Gimignano à Arezzo, ses peintures des Servites à Pérouse, et de l’église paroissiale de Montepulciano ont disparu sous la pioche du maçon et le balai du badigeonneur. Ses bannières des confréries de Sant’-Antonio et de San-Bastiano ont servi de pâture aux vers et aux rats des sacristies. Les coffres, les caparaçons de chevaux, qu’il orna d’armoiries, d’emblèmes et de figurines, ont subi le même sort. Il nous est donc impossible de déterminer la valeur et le mérite du bisaïeul de Vasari. Nous profiterons de la marge que nous laisse l’absence complète de ses productions pour indiquer succinctement à nos lecteurs le rôle que la menuiserie, et plusieurs autres professions, jouèrent, durant près de trois siècles, dans l’histoire des arts. Ces détails leur faciliteront l’intelligence de divers passages de notre auteur qui pourraient leur sembler obscurs.

Au treizième siècle la peinture, comme on le sait, n’avait qu’un bien mince crédit. Les peintres cherchèrent dans l’association la force qu’ils ne trouvaient point ailleurs. Les Vénitiens, les premiers, se réunirent sous l’invocation de saint Luc. Les Florentins, les Bolonais imitèrent ensuite leur exemple. Mais l’art, à cette époque de barbarie, était si peu encouragé, si peu apprécié, qu’il fut forcé, pour obtenir quelque consistance, de s’allier aux métiers les plus subalternes. Sous la même bannière on vit donc, à côté des peintres, les menuisiers, les fabricants de toiles, les vernisseurs, les stucateurs, les