Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/159

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par Domenico Garganelli de terminer la chapelle de San-Petronio commencée par Lorenzo, comme nous l’avons dit ailleurs. Domenico s’engagea à lui donner, pour ce travail, quatre ducats par mois, à le défrayer, ainsi que son apprenti, et à lui payer toutes les couleurs dont il aurait besoin. Ercole conduisit heureusement à fin ce travail, dans lequel il se montra bien supérieur à son maître, tant par le dessin et le coloris que par l’invention. D’un côté de la chapelle, il représenta le Crucifiement de Jésus-Christ. Déjà la vie a quitté le corps du Messie, un tumulte extraordinaire règne parmi les Juifs qui sont accourus pour assister à son supplice. Chacune des nombreuses figures qui entrent dans cette composition offre un type particulier ; on reconnaît qu’Ercole se fit une loi de ne pas y introduire une seule tête qui ressemblât à une autre. Certains personnages, brisés de douleur, prouvent encore qu’il ne négligea rien pour arriver à l’imitation vraie de la nature. La Vierge évanouie excite une profonde compassion ; mais le désespoir des Maries est presque inimaginable. Parmi les autres choses notables que renferme cette peinture, nous citerons un Longin monté sur un cheval décharné, qui se présente en raccourci et qui a un relief merveilleux ; sur les traits du saint on découvre en même temps l’impiété cruelle qui le poussa à percer de sa lance le flanc du Christ et les remords qui suivent sa conversion. On admire également l’étrangeté des attitudes et l’originalité des costumes de ces soldats qui tirent au son les vêtements du Christ. Et comme Ercole se