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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/121

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partient aux Tornabuoni, et beaucoup d’autres ouvrages qui sortirent de l’Italie, et parmi lesquels nous citerons un mausolée en marbre qu’il envoya à Lyon.

À San-Miniato-al-Monte, monastère des moines blancs, hors des murs de Florence, il fit, avec un soin vraiment merveilleux, le tombeau du cardinal de Portogallo. Il faut désespérer de jamais surpasser la grâce et le fini de ce morceau qui semblent portés au delà des limites du possible. On y voit quelques anges d’une telle perfection qu’on les croirait doués de la vie. L’un de ces anges tient la couronne virginale du cardinal qui, assure-t-on, mourut vierge ; un autre est armé d’une palme, emblème de la victoire que ce saint homme remporta sur les passions de ce monde. Parmi une foule de détails qui accompagnent ces figures, on remarque un arc en pierre de macigno, qui soutient une draperie en marbre dont les plis blancs, qui se détachent sur le fond gris de la pierre, produisent une illusion frappante. Le cercueil, dans la forme de celui de porphyre que l’on conserve à Rome, sur la place de la Ritonda (2), est surmonté de beaux enfants, de la statue du cardinal et d’une Madone. Ce monument fut achevé l’an 1459, et plut tellement au duc de Malfi, neveu du pape Pie II, que ce seigneur chargea notre artiste d’aller à Naples en reproduire un autre, en l’honneur de sa femme, exactement semblable, à l’exception, bien entendu, de la statue du cardinal qui fut remplacée par celle de la duchesse.