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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/143

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MINO DA FIESOLE,
SCULPTEUR.


Celui dont tous les efforts ne tendent qu’à imiter un maître dont il affectionne le mode de poser les figures, d’animer les têtes ou de jeter les draperies, produira, avec le temps et l’étude, des résultats qui peut-être pourront paraître semblables ; mais, à coup sûr, il n’obtiendra jamais la perfection. Que l’on prenne la nature pour modèle, que par une longue pratique on se crée un style, on trouvera constamment l’imitation de la nature, rien de mieux ; mais si on se borne à reproduire la manière d’un autre, on se condamne à toujours demeurer en arrière. On a beau s’approcher de la nature, on ne la saisit jamais complètement ; on a beau choisir ses plus belles parties, on n’égale jamais l’harmonie de son ensemble : ainsi, un servile copiste, tout en suivant son maître d’aussi près que possible, n’arrive jamais à la hauteur où celui-ci s’est placé. Que d’artistes, hélas ! ont abandonné la nature pour jouer le triste rôle de contrefacteurs ! Quelle sanglante injure pour leur génie ! Si, au contraire, ils