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Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/193

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l’estime générale, comme ; du temps de nos pères, le Florentin Cecca. Les services qu’il rendit à sa patrie lui valurent la reconnaissance de ses concitoyens et une place glorieuse parmi les plus célèbres artistes. Dès sa jeunesse, il fut, dit-on, un très-habile menuisier. Il appliqua ensuite toute son intelligence à vaincre les difficultés que présente l’art de l’ingénieur, à simplifier le transport des machines de guerre, des échelles à escafade, des béliers à battre les murailles. Il chercha de nouveaux moyens pour mettre les combattants à couvert ; en un mot, il ne négligea rien de ce qui pouvait nuire aux ennemis et protéger ses amis. La seigneurie de Florence, comprenant quel parti elle devait tirer de son talent, lui alloua une pension perpétuelle. Aussi, pendant la paix, il inspectait les forteresses, les fortifications de la ville et les châteaux de l’état ; il donnait les ordres et les instructions pour les réparer et les munir de ce qui leur manquait.

On prétend que les nuages[1] qui ornaient les processions de la fête de la saint Jean ont été inventés par le Cecca, qui était souvent employé à diriger les représentations de ce genre que la ville avait alors coutume de donner au peuple. Ces pompeux spectacles, aujourd’hui presque entièrement tombés en désuétude, avaient lieu non-seulement dans les confréries, mais encore dans les maisons des simples gentilshommes, qui réunissaient leurs amis à de certaines époques pour prendre part à ces

  1. Vasari fournit lui-même l’explication de ce mot un peu plus loin, pag. 177 et 178.